Vous nous demandez souvent comment nettoyer le potager en automne.
De nombreux jardiniers (dont j’ai fait partie par le passé) évacuent tous les déchets végétaux des planches de culture… Et travaillent la terre en prévision des cultures printanières.
La place est nette ! A la grande satisfaction du jardinier…
Mais pas du sol !
Je ne dis pas ici qu’il ne faille absolument pas travailler la terre.
Si le sol est tassé, compacté, le faire de façon respectueuse de la vie, avec une Grelinette ou une Campagnole, peut s’avérer utile.
De même, les grosses mottes d’une terre argileuse seront éclatées par les gelées. Ce qui n’est pas une mauvais chose en soi.
Mais cela signifie pas qu’il faille pour autant laisser la terre nue pendant l’hiver…
POURQUOI NE PAS LAISSER LE SOL NU EN AUTOMNE ET EN HIVER ?
Laisser le sol à nu aura des conséquences négatives :
- sans protection, les éléments minéraux présents dans le sol seront lessivés, et feront donc défaut à vos futures cultures printanières
- les animaux et micro-organismes présents dans le sol ne seront plus protégés du froid et des intempéries. Ils manqueront également de nourriture (les végétaux, en développement ou en décomposition)
- les adventices conséquentes à un sol nu (oxalis, potentille rampante, liseron, rumex…) pourront se développer à loisir. Certes, elles vont justement apparaitre pour remédier aux problématiques d’un sol laissé à nu… Mais ce sont des plantes très envahissantes dont il est difficile de se débarrasser par la suite. Alors autant éviter la cause…
- la terre ne sera pas nourrie…
Bref, tout cela va à l’encontre de ce que devrait être un potager en permaculture…
ALORS, COMMENT NETTOYER LE POTAGER EN AUTOMNE ?
Laissez certaines cultures en place
Certaines cultures résistent à l’hiver, tout au moins dans les régions aux hivers pas trop rudes.
Ainsi, les poireaux, carottes, choux, panais, mâche, épinards, blettes, laitues d’hiver et chicorées, éventuellement protégés par un voile d’hivernage, pourront tout simplement rester en place. Vous les récolterez au fur et à mesure de vos besoins… Ces cultures constitueront de fait une couverture du sol.
N’hésitez pas également à laisser fleurir quelques salades d’été, le basilic ou des fleurs… Ce sera utile notamment pour fournir un peu de nourriture aux insectes pollinisateurs encore actifs.
Mais alors, que fait-on en vue de nettoyer le potager en automne ?
Laissez les résidus de cultures en place
Certes, les résidus de cultures peuvent être évacuées vers le compost (lui aussi a besoin d’être alimenté…).
Mais le mieux (et finalement le plus simple), dans l’objectif de protéger le sol, est bien de laisser ces résidus de cultures sur place.
Mises à part les situations évoquées dans le point précédent, il ne s’agit pas ici de laisser les plantes continuer à pousser (ce que la plupart ne feront pas, étant arrivées en fin de cycle).
Il est plutôt question de leur permettre de couvrir le sol et de s’y décomposer.
Or, nous savons que les racines jouent un rôle prépondérant dans la vie du sol.
Et ce pas seulement par leurs effets sur sa structure…
Elles vont également servir de nourriture aux micro-organismes… qui vont ainsi les décomposer et les transformer en éléments nutritifs pour les cultures à venir.
Aussi, afin que ces racines puissent contribuer utilement à la vie de la terre, et à sa fertilité, plutôt que d’arracher les plantes, coupez les tiges à la base.
Et déposez la végétation sur le sol. Vous pouvez éventuellement découper les végétaux en petit tronçon…
Certains m’objecteront que l’on risque ainsi de propager des maladies cryptogamiques, comme le mildiou ou l’oïdium… C’est une idée préconçue… En réalité, les spores des champignons responsables de ces maladies seront détruits par le gel… et par les processus de décomposition… que nous allons maintenant favoriser…
Complétez la couverture du sol
Les résidus de cultures ne suffiront pas à maintenir une véritable couverture pendant tout l’hiver.
Nous allons donc compléter cette couverture…
A l’instar d’un compost, pour un processus de décomposition sain et efficace, les apports de matériaux organiques en surface doivent être équilibrés.
Nous parlons ici d’un équilibre entre matériaux verts (les matériaux azotés, se décomposant rapidement) et matériaux bruns (les matériaux carbonés, cellulosiques, plus lents à la décomposition, mais aux effets plus durables sur la vie du sol).
Vous pouvez donc utilement ajouter, par-dessus les déchets de cultures, des matériaux azotés : résidus de cuisine, des feuilles d’orties, la dernière coupe de consoude, les dernières tontes…
Du fumier, du BRF ou du foin, des matériaux plus équilibrés, seront également bienvenus.
Puis couvrez le tout avec des feuilles mortes ou de la paille (des matériaux carbonés).
Bon… faites avec les matériaux à votre disposition.
Les résidus de cultures recouverts d’un BRF ou de foin, ce sera déjà très bien…
Mais gardez à l’esprit que plus vous intégrerez de diversité dans votre couverture, mieux ce sera pour la fertilité de votre terre de jardin.
Semez un engrais vert
Si le sol de votre jardin est argileux, particulièrement lourd, tassé ou compacté, une couverture du sol telle que ci-dessus peut poser problème.
En fait, la terre risque alors tout simplement de rester dans cet état. Voire de se tasser encore un peu plus…
Il sera alors préférable de semer, après un léger ameublissement à la Grelinette ou à la Campagnole, un engrais vert.
Cela constituera également une couverture du sol, en y protégeant la vie et en le rendant plus fertile…
Et vous-même, comment procédez-vous ? Avez-vous pour habitude de nettoyer le potager en automne ?
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